Entre les gouttes

Cela faisait déjà un petit moment que la nuit était tombée sur la grande cité. Pourtant la pluie continuait à tomber sur les pavés soigneusement entretenus du quartier de la Roche Jaune. Par ce temps, rare étaient ceux qui traînaient encore dehors, chacun préférant la douceur du foyer à la morsure du froid.

Soudainement une silhouette sombre apparut au coin de la rue, sans un bruit. Yorwan marchait rapidement mais sans paraître spécialement suspect. Sa capuche cachait son visage déjà sombre et la nuit lui procurait un sentiment de sécurité incomparable. Finalement il s'arrêta à une trentaine de mètres avant l'entrée principale de la forteresse de Binla.

Il s'installa à l'abri d'un porche, de manière à se fondre dans le décor et disparaître autant que possible. D'un oeil intéressé, il examina avec attention les murs de l'imposant batîment qui se dressait en façe de lui.

Il songea que d'autre à sa place auraient abandonnés depuis longtemps ce genre d'activité puisqu'il possèdait déjà bien plus qu'il ne lui en fallait. Mais peu nombreux sont ceux qui apprécie la liberté que procure le fait de s'affranchir de toutes les règles, l'adrénaline qui monte et la sensation d'être vivant. Des sentiments que procure également le combat mais avec quelques nuances.

La nuit couvrait la ville d'un voile invisible, même voile qui couvrait les pas du demi-homme qui, rapide, se glissait entre les rues de Binla. Il connaissait cette ville maintenant comme sa poche et avançait inexorablement en direction du quartier de la roche jaune où Fylik avait un rendez-vous pour le moins particulier.

L'après midi même, il bruinait et Fylik avait espéré que le temps serait plus calme, au contraire : de grosses gouttes tombaient du ciel pour venir s'écraser sur la cape magique du demi-homme.

Il n'était plus qu'à quelques rues de la forteresse lorsqu'il s'engagea dans une ruelle. Tout au fond de la sombre ruelle il vit deux torches qui s'approchèrent accompagnées de deux voix. Rapidement, Fylik devina qu'il s'agissait de gardes. Songeant que faire demi-tour lui ferait perdre son temps et le mettrait peut-être à découvert, il opta pour une autre solution. Prenant appui sur le mur droit, il se projeta contre le gauche et de la force de ses bras, se hissa sur le petit muret où des lierres avaient poussés. Il ne voulait pas se faire contrôler sans quoi il aurait perdu du temps. Avançant accroupi, lentement, sur le mur, un léger stress le gagna lorsque le muret, probablement érodé par le temps, laissa sous ses pieds un léger creux alors qu'il croisait les deux gardes. Heureusement pour lui, le creux fut trop faible pour lui faire perdre tout équilibre et il croisa les gardes sans un bruit sans qu'ils puissent deviner sa présence. Un moment plus tard, le demi-homme avait rejoint la terre ferme et filait vers la forteresse. Longeant les murs, il cru discerner, dans l'obscurité, une ombre qui lui semblait connu.

Il n'eut plus de doute lorsqu'il qu'il fut à quelques mètres. D'un visage neutre, il le salua bassement, lui demandant s'il était prêt. Pour sa part, l'assassin l'était plus que ça.

Cela faisait déjà un petit moment que Yorwan attendait dans la nuit sombre. Il avait déjà put observer le passage de deux patrouilles qui étaient sorties de la forteresse à vingt minutes d’intervalle l’une de l’autre. Cela pouvait laisser penser qu’une troisième sortirait d’ici une dizaine de minutes.

Finalement Yorwan vit Fylik apparaître avec toute la discrétion qu’il sied aux gens du milieu. Il repéra bien vite l’elfe noir que les deux patrouilles n’avaient d’ailleurs par remarqué, puis il s’approcha de lui. Le drow inclina la tête en guise de salut puis un sourire se dessina sur ses lèvres lorsque le semi homme lui demanda s’il était prêt.

-Je le suis depuis un moment déjà. Mais puisque tu es là ne faisons pas attendre plus longtemps cette belle bâtisse.

Il porta de nouveau son regard sur le mur de la forteresse, il savait déjà par où il allait passer. Puis il prononça à voix haute les mots qu’il se disait habituellement à voix basse avant chaque virée nocturne.

-OLOTH ZHAH TUTH ABBIL LUETH OGGLIN…

Il jeta un coup d’oeil à Fylik qui n’avait certainement pas compris.

-Cela veut dire : « L’obscurité est, à la fois l’ami et l’ennemi » dans ma langue maternelle.

Puis il se reprit et continua d’un ton plus assuré,

-J’ai observé déjà deux patrouilles mais je pense que nous ne risquons pas d’en voir apparaître une troisième avant au moins dix minutes. Mais quand on pense avoir dix minutes, il vaut mieux faire comme si on en avait que deux. Tu peux prendre le chemin que tu veux, on se retrouve à l’intérieur.

Ensuite l’elfe noir traversa rapidement la rue en s’assurant que celle-ci était déserte. Puis il sortit sa dague et creusa très légèrement la première prise dont il avait besoin pour entamer l’escalade du mur. Enfin commença son ascension, pareille à une danse verticale, il y avait très peu de prise mais après des années d’expérience, le drow n’avait aucun mal à en trouver. Après à peine deux minutes, il disparaissait finalement derrière les créneaux de la forteresse de Binla.

Cette nuit-là, Luneil était de garde à la forteresse. Et de ce fait, elle faisait une ronde sur le rempart. Seule. Il y avait un autre garde qui surveillait de même en solitaire à l'opposé. En cas de problème, ils devaient alerter les quelques soldats en garnison à l'intérieur du bâtiment.

Avec l'air frais de la nuit, cette ronde aurait presque pu être agréable, mais une pluie forte et tenace gâchait tout. Luneil promenait son regard sur la ville, ou tout du moins ce qu'elle en distinguait. Les maisons de Binla en contre-bas disparaissaient sous ce manteau de grisaille que même son regard d'aigle ne parvenait à percer. Et le froid qui commençait à se faire insistant ! Heureusement qu'elle avait une bonne cape...

Le bruit sourd de ses pas se fondait dans le son des fureurs du ciel. Elle progressait à pas égal le long des créneaux. Décidément, elle était tombé sur la pire nuit pour ce genre de travail. Les conditions étaient médiocres. Mais il fallait bien commencer par quelque chose. Mais qui pourrait bien avoir idée de grimper ces murailles par un temps pareil ? Même en temps normal d'ailleurs...

Luneil se dirigea vers les escaliers. Elle allait donner signe de vie aux gardes à l'intérieur. Ensuite, elle serait bonne pour refaire un tour.

[j'ai vu personne, juste pour dire que je suis là XD]

[Pas de soucis, Héhé Rolling Eyes

]

L'elfe noir eut à peine le temps de poser le pied sur le chemin ronde qu'il dû se glisser de nouveau dans le vide pour éviter d'être repéré par la silhouette qu'il avait vu arriver. Il n'avait pas eut le temps de voir à quoi ressemblait le garde mais il espérait que celui-ci allait bientôt disparaître car il était dans une position assez désagréable.

Il se risqua finalement à repasser la tête pardessus le rempart et vit que le garde en question lui tournait le dos et se dirigeait vers les escaliers. A première vue, il devait s’agir d’un jeune homme, pas gradé puisqu’il était de garde mais qui pourrait bien se révéler assez dangereux. Yorwan songea à le tuer, mais il abandonna vite l’idée car pour le moment cela ne lui paraissait pas nécessaire.

D’un côté, le chemin de ronde débouchait sur un petit escalier qui s’enfonçait de quelques mètres et permettait d’entrer dans l’une des tours. De l’autre coté, un autre escalier permettait cette fois-ci de monter sur une deuxième tour qui faisait l’angle de la forteresse. Sept mètres en dessous du rempart, s’étendait la cour intérieure du bâtiment militaire. L’elfe noir était déjà venu visiter les quartiers de l’ancien général mais il ne pouvait être sur que rien n’avait changé.

Il se décida finalement à descendre dans la cour en se glissant le long du mur, une fois en bas, il aurait plus de choix et moins de chance de croiser le garde qu’il avait vu un peu plus tôt. Une fois au niveau du sol, il se cacha derrière des tonneaux qui traînaient le long du mur et attendit un moment.

Le demi-homme esquissa un léger sourire, bien que surpris par la langue inconnue que parlait Yorwan. Il songea que c'était sa langue maternelle et acquiesça lorsque le drow lui donna bien volontiers la traduction.
Cette phrase lui parlait et il lui semblait la comprendre : il l'appréciait du moins.

"Oui, j'ai croisé l'une des patrouilles, mais aucun danger sur ce point-là, ils ne m'ont pas vus et ils se dirigeaient vers la porte ouest de la ville."

Le plan de Yorwan semblait bon : se séparer et se retrouver ensuite pour diminuer les chances de se faire prendre. Fylik le savait, rester ensemble sous-entendait une grande probabilité de se faire piéger. Affirmant qu'il était d'accord avec l'elfe, il se dirigea vers la forteresse, voyant que l'elfe entamait une escalade.

Le semi-homme, quant à lui, opta pour la même solution, mais au mur opposé. Les pierres qui constituaient la forteresse laissaient de nombreuses prises à ceux qui voulaient s'y risquer. Sortant sa dague de sa ceinture, il la planta entre deux roches taillées et commença lentement à s'élever.

Son coeur bondit hors de sa poitrine lorsqu'il crut tomber, sa main glissant sur une prise abondamment mouillée. Mais son autre main tint bon, s'agrippant au mieux à la dague plantée qui n'avait cessée de lui offrir de meilleurs prises. Son pied droit se glissa entre deux roches et l'assassin se stabilisa l'espace d'un instant. Sans attendre, il reprit sa montée, la pluie venant battre son dos.

Arrivé tout en haut, il observa d'un œil attentif les petits chemins que dessinaient les pourtours des remparts. Autant que ses yeux pouvaient voir dans le noir, il était seul sur les remparts. S'y hissant, il se glissa discrètement le long des remparts.

Il n'avait aucune idée d'où pouvaient être Yorwan, d'autant plus qu'ils ne s'étaient pas donné de point de repère pour se retrouver. Il attendit un instant, scrutant l'obscurité, lui-même dissimulée dans celle-ci.

Après trois minutes, il jugea que la voie était libre et qu’il pouvait y aller. Il fit son choix et s’élança le long du mur sur sa gauche. Le son de la pluie sur les pavés masquait tout autres bruits et cela pouvait être à la fois rassurant et dangereux. L’elfe noir jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, et continua le plus rapidement possible.

Il n’avait pas convenu de point de rendez-vous avec Fylik et il se demandait s’il n’aurait pas mieux fallu. Mais d’un autre côté si les deux intrus cherchaient la même chose il était fort probable qu’ils se retrouvent.

Finalement, le drow arriva devant une petite porte qui permettait d’accéder au complexe principal de la forteresse. Celle-ci n’était pas fermée, car ce n’était que l’entrée de service qui servait à livrer les cuisines. Yorwan referma derrière lui et commença à arpenter les cuisines discrètement. Il aurait bien piqué deux ou trois choses mais il avait mieux à faire pour le moment. Après les cuisines, il y avait un couloir assez étroit qui donnait sur la cantine assez spacieuse.
L’elfe noir se faufila à travers la salle en guettant le moindre bruit, il était plutôt sur de lui. La forteresse de Binla lui rappelait les bâtiments de la cité souterraine où il était né.

Après avoir tourné un petit moment, il retrouva le chemin du bureau du général qui n’avait d’ailleurs pas changé de place. Mais plutôt que de crocheter la serrure comme à son habitude, le drow fit demi tour et repartit en direction des cuisines.

Une fois arrivé là, Il s’empara d’un crochet qui servait probablement à pendre les viandes. Il fouilla les armoires en quête de nappes et de torchons assez résistants, puis lorsqu’il en eu assez, se confectionna une corde et un grappin très rudimentaire. La cheminée était assez large pour laisser passer un homme de sa corpulence mais il risquait de se couvrir de suie et de laisser des traces de son passage. Il jeta son grappin de fortune et après quelques tentatives, parvint à l’accrocher au rebord de la cheminée. Il entama son escalade en essayant de ne pas toucher les parois mais lorsqu’il arriva à la moitié du chemin, l’un des torchons commença à se déchirer doucement, puis de plus en plus vite. Quand celui-ci céda l’elfe noir eut tout juste le temps de s’agripper à l’une des pierres de la cheminée couverte de suie. C’est alors qu’il étouffa un cri et se mordit la main. La cheminée avait dû être allumée plutôt dans la soirée car les parois étaient encore brûlantes. Sans toucher le mur avec son autre main, l’elfe noir grimpa d’un mètre et parvint finalement à rattraper sa corde. Il se dépêcha de sortir de la cheminée pour constater les dégâts sur sa main gauche. La brûlure était superficielle mais couvrait une bonne partie de la main, en outre sa cape était maintenant couverte de suie.

Il ne prit pas la peine de récupérer son grappin, et se dirigea avec empressement vers la cheminée qu’il avait repéré comme étant celle du général. Sa colère de s’être ainsi blessé tout seul ne lui avait pas fait oublier toute prudence, et le toit sur lequel il était donnait exactement sur le chemin de ronde où il était arrivé un peu plus tôt. Il décida donc de se cacher derrière une autre cheminée et d’attendre de savoir si le garde était toujours là.

Il repensa au symbole qu’il avait vu sur la porte, une rune de protection qui lui avait déjà valu plusieurs années d’emprisonnement. Et après tout ce temps il n’avait pas encore appris comment la déjouer.

Rien n'avait bougé du côté du demi-homme, pas même lui. Tirant sur sa capuche qui tendait à glisser vers l'arrière, le demi-homme prit mouvement, accroupi, dissimulé derrière les remparts. Ses pas s'enchaînaient un après l'autre et ce, très rapidement. Pour avoir déjà mis les pieds dans la forteresse, il connaissait à peu près la position du bureau qui intéressait les deux compères, celui de la générale. De l'autre côté des remparts, il entendit des bruits : un garde revenait. Il devait se hâter.

Arrivant dans un des coins du rectangle formé par les remparts, et se sachant non loin du bureau qui se trouvait dans l'une des tours faisant les coins de la forteresse, il se suspendit au-dessus du vide, cherchant du pied une prise qui lui permettrait de descendre.

Fouillant le mur du pied pendant plusieurs poignées de secondes, il atteignit son but et il put descendre doucement, sûrement, s'aidant encore une fois de sa dague qu'il plantait entre deux roches constituants la bâtisse. Sous lui, il aperçut une fenêtre et tenta de s'en approcher.

Dans sa poitrine, son cœur battait à vive allure, Fylik excité par le coup qu'ils préparaient. Il ne songeait pas que cette mission puisse se solder par un échec : il avait foi en lui et en son compagnon.

Arrivé au niveau de la fenêtre, il approcha lentement son visage du carreau, scrutant l'intérieur de la pièce. Apparemment, la pièce était vide : celle-ci était plongée dans l'obscurité.

Le garde n’était toujours pas réapparu sur le chemin de ronde et il n’y avait personne à l’horizon. Le drow quitta sa cachette et s’élança sur le toit avec agilité malgré la pluie qui rendait l’opération périlleuse. Il savait à peu près quelle cheminée était la bonne selon la manière dont il s’était déplacé à l’intérieur du bâtiment.

Cette fois-ci la cheminée était plus étroite et n’avait pas été allumée depuis un certain temps. Yorwan se glissa dedans sans prendre soin de rester propre étant donné que son expérience précédente l’avait déjà largement couvert de suie. La descente fut beaucoup moins périlleuse car il n’avait cette fois-ci qu’à se laisser glisser en se freinant avec les jambes et les mains.

Ce fut pourtant avec un certain soulagement qu’il posa enfin le pied sur le sol du grand bureau du général. Celui-ci n’avait pas énormément changé, si ce n’est la décoration un peu plus majestueuse. L’elfe noir reconnaissait parfaitement le style assez pompeux des hauts elfes, des créatures plutôt imbues de leur personne. Fylik n’était pas encore là, mais ce n’était certainement qu’une question de temps.

*Foutue journée !*

Barus en avait marre : il avait passé sa journée à courir à droite à gauche, testant quelques recrues qui s'étaient faites rares aujourd'hui, puis allant chercher de l'autre côté de la ville un soldat qui semblait avoir abusé des bonnes choses. Il lui avait ensuite remonté les bretelles et l'avait, lui semblait-il, remis dans le droit chemin.

Et voilà encore que la reine, bien qu'elle était aussi sympathique qu'une haute-elfe pouvait l'être, lui demandait d'aller chercher on ne sait quel dossier dans son bureau.

*Comme si elle ne pouvait pas le faire elle-même.*

Marchant d'un pas rapide avec l'intense envie de rentrer chez lui pour prendre du repos, le pluie caressait son visage, le refroidissant alors qu'il était chaud, énervé. Il traîna sa centaine de kilos jusqu'à la forteresse et y entra, se faisant saluer par les gardes qui surveillaient la forteresse. Apparemment, rien n'était à signaler : une autre nuit qui ressemblait aux autres.

Il grimpa quelques étages, prenant la direction du bureau de la générale. Sur une chaise, un soldat semblait s'être assoupi. Le poussant sans ménagement, Barus l'interpella bruyamment, assez pour qu'on l'entende de loin.

"Qu'est-ce qu'tu fais, toi ?! T'es pas ici pour dormir !"

Ne le laissant même pas le temps de réagir, Barus reprit son chemin. Il était de mauvais poil et il n'était pas préférable de le mettre de plus mauvaise humeur.

Il se glissa dans le couloir qui menait au bureau ; ses pas résonnaient dans l'étroit couloir. Il arriva devant la porte du bureau et empoigna la poignée, la tournant rapidement pour ouvrir la porte. Il entra dans la salle et...

L’elfe noir allait commencer à fouiller lorsqu’il entendit des pas se rapprocher dans le couloir. Il sortit sa dague avec vivacité et vint se placer derrière la porte. Ce n’était certainement qu’un garde qui passait par là par hasard, car rare étaient ceux qui pouvaient pénétrer dans le bureau de la reine en l’absence de celle-ci. Pourtant Yorwan était déjà prêt à tuer si le besoin s’en faisait sentir, il n’avait à cet égard aucun état d’âme.

Mais contrairement à ce qu’attendait le drow, la poignée de la porte tourna et celle-ci s’ouvrit rapidement. Il resta caché derrière, prêt à étriper l’importun qui venait troubler ses recherches.

*Je me demande bien ce que fait Fylik…*

Il jeta un coup d’œil derrière la porte pour voir à qui il avait à faire et vit le dos d’un garde assez colossal qui s’approcha du bureau. Etant donné le gabarit du soldat, Yorwan jugea préférable de ne rien tenter contre lui… pour le moment.

Le semi-homme, observant discrètement par la fenêtre, cru entendre du bruit. Se faisant d'autant plus discret, il reconnu Yorwan à la fenêtre. Balançant sa main devant la vitre, il lui sembla, à juste titre, que l'elfe ne le vit pas.

Soudainement, ce dernier se glissa derrière la porte, dague en main. Fylik comprit qu'on venait leur rendre visite. Restant derrière la fenêtre, il s'agrippa fortement à ses prises, jetant un œil en bas : plusieurs étages le séparait de la terre.

Il se risqua à voir ce qu'il se passait lorsqu'il vit un homme large et puissant qui entrer dans la salle. Il cru voir, dans l'ombre, Yorwan hésiter, ce qu'il comprenait au vu de la forme impressionnante de l'homme.

Il jugea tout de même qu'un coup bien placé dans la nuque suffirait à mettre en mauvaise posture, à condition que sa nuque ne soit pas protégée.

Le soldat commençait s'éterniser dans le bureau et l'impatience gagnait Yorwan. Il ne comptait pas rester cacher toute la nuit. Il jeta encore un coup d'oeil au colosse qui semblait chercher un papier sur le bureau. l'elfe noir hésitait encore, il espérait que le garde allait trouver rapidement ce qu'il cherchait.

Après avoir attendu cinq minutes de plus, il se décida à agir. Ce maudit garde ne l'empêcherait certainement pas de faire ce qu'il avait à faire. Puis il songea que le cadavre d'un garde aurait fait une signature tout à fait convenable. Mais il dû chasser cette idée, l'assommer suffirait amplement.

Il rangea sa dague et tira doucement l'un de ses cimeterres. Il comptait frapper avec la garde, le poids de l'arme amplifierait la violence du coup et si le garde n'était pas assommer il pourrait toujours engager le combat. Il se glissa derrière lui en prenant soin de ne faire aucun bruit, puis en prenant son arme à deux mains il porta son coup sur la nuque de son adversaire.

Luneil ressortit en maugréant de la salle de garde. A l'intérieur, les autres soldats ne s'étaient pas retenus pour la charrier. C'était facile pour eux qui étaient là au chaud et surtout au sec. Mais comme elle n'avait rien de nouveau à leur apprendre, elle était repartie rapidement, ce qui lui avait évité de devoir supporter plus longtemps leurs remarques. Ce n'était pas méchant, bien sûr, mais elle n'appréciait pas vraiment.

Elle s'arrêta sur le seuil et leva les yeux au ciel pour regarder un instant les gouttes tomber. Elle se dirigea vers d'autres escaliers pour gagner le rempart. La cour intérieure était parsemée de nombreuses flaques que ses bottes faisaient gicler de tous côtés. Elle grimpa les marches vivement et au sommet passa un regard circulaire sur la forteresse. Sous la pluie, sa silhouette sombre et immense se dessinait sinistrement.

*J'espère que ce ne sera pas comme ça toutes les nuits.*

Luneil allait reprendre sa patrouille quand une étrange masse au niveau d'une fenêtre attira son attention. Elle fronça les sourcils. Avec toutes ses gouttes, elle ne distinguait pas nettement les formes, mais cela lui paraissait inhabituel. Intriguée mais aussi un peu inquiète, elle s'avança sur le chemin de ronde pour se rapprocher et mieux voir. Les yeux grands ouverts, elle fixait intensément cette forme qui se précisait petit à petit.

Le rythme de son coeur s'était accéléré tant elle était excitée par ce qu'elle découvrait. Une silhouette. Quelqu'un se tenait là. Et ce n'était certainement pas un garde qui s'amusait à faire de l'escalade. Maintenant, il fallait réagir. Si elle avait eu une arbalète, elle n'aurait pas hésité à tirer. Cette personne ne pouvait être innocente. Mais elle n'avait qu'une épée et son couteau. Et vu la distance qui les séparait encore, elle ne pouvait pas tenter de le lui lancer dessus.

Luneil rebroussa donc son chemin, jettant un coup d'oeil en arrière tous les cinq pas pour vérifier que la silhouette n'avait pas bougé. Cette personne n'allait pas s'éterniser ici. Mais Luneil ne savait pas où donnait cette fenêtre, elle ne connaissait pas encore assez le bâtiment.

Ce fichu document n'était pas trouvable. Après avoir retourné plusieurs piles de feuilles et ouvert deux ou trois tiroirs, il en restait au point de départ.
Il hésitait entre fouiller une nouvelle pile ou mettre à sac tout le bureau. Songeant qu'il était préférable de rester raisonnable, Barus s'apprêta à fouiller une nouvelle pile de feuilles.
Soudainement, il cru entendre l'air fuser derrière lui. Il posa, très rapidement, sa main sur la garde de son arme lorsqu'il sentit une douleur sur sa nuque. Il se retourna et tomba sous son propre poids, s'écrasant sur le sol en ayant vu à moitié le visage du drow.

Yorwan regarda l'homme s'écrouler lourdement dans un bruit sourd. Il n'était pas sur de pouvoir mettre ce soldat hors de combat aussi rapidement. Malheureusement il avait eu le temps de se retourner et peut être avait-il vu quelque chose. Yorwan songea très fortement à l'égorger sur place mais au fond de lui-même il souhaitait que le soldat vive pour faire circuler la rumeur des exploits de la guilde des ombres.

Après avoir longuement observer le corps inerte, l'elfe noir reporta son attention sur ce qu'il était venu chercher. Fylik n'était toujours pas là, Yorwan imagina qu'il avait peut être eut des ennuis. Il attrapa plusieurs documents mais rien ne correspondait au but de sa visite. Après quelques minutes de fouille, il trouva enfin le parchemin sur lequel figuraient les infos qu'il cherchait. Il rangea soigneusement le document à sa ceinture et sortit sa dague. Il s'approcha du soldat qu'il venait d'assommer et lui fit une entaille sur la joue. Puis il quitta la pièce par la porte restée entre-ouverte.

La porte de la salle de garde s'ouvrit brusquement pour laisser apparaître Luneil. La jeune femme se tenait dans l'encadrement, ruisselante de pluie, mais à son air, tous les soldats la fixèrent avec étonnement. Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ?

"Quelqu'un s'est introduit dans la forteresse. Je l'ai vu."

Son ton sec et assuré empêchèrent les gardes d'émettre un doute sur ce qu'elle avait vu. Ils se levèrent dans un mouvement général pour sortir. S'il y avait bien quelqu'un, il fallait rapidement l'arrêter sinon ils allaient se faire ridiculiser. Et si la nouvelle avait mal vu...

Luneil s'écarta pour les laisser passer et se tourna vers la façade où elle avait discerné la silhouette. Elle était toujours là ! La jeune femme eut un sourire et pointa son doigt dessus.

"Là, au niveau de la fenêtre !"

Elle avait parlé juste assez fort pour que sa voix couvre le bruit de la pluie sans alerter l'acrobate. Mais toute cette agitation le préviendrait certainement bientôt. L'un des gardes, un sergent apparemment, lança :

"C'est le bureau de la générale ! Vous trois, avec moi. On va passer par l'intérieur. Vous quatre, vous restez là et lui bloquez toute retraite. Restez vigilant !"

Avec ses deux hommes, il s'engouffra dans le bâtiment. Luneil ne lâcha plus la silhouette des yeux. Les gouttes de pluie s'écrasaient sur son visage mais elle s'en fichait. Elle espérait bien qu'ils puissent arrêter ce petit malin qui s'était introduit dans la place forte.

[j'ai fait jouer les soldats de garde, mais si ça ne va pas, j'éditerais ^^]

Fylik aperçut, par la fenêtre, Yorwan s'en prendre au large soldat qui s'écroula dans un fracas silencieux aux oreilles du demi-homme, il s'imaginait pourtant le bruit que la masse de chair avait dû provoquer. Il s'apprêta à toquer à la fenêtre lorsqu'il crut perdre l'équilibre, une légère bourrasque de vent venant pousser le semi-homme, l'eau ruisselant sur sa cape noire.
Il se rattrapa non sans mal et, reprenant son souffle un instant, observa son compère voleur. Ce dernier partait lorsque Fylik toqua à la fenêtre.
Il ne savait si le drow avait entendu le bruit sourd de son poing sur la vitre parmi le claquement des gouttes s'écrasant sur la fenêtre du bureau de la reine et générale.

[/HRP]Vraiment désolé de ce gros gros retard : navré...[/HRP]

[HRP] Ca fait plaisir de te revoir Smile

.[/HRP]

Alors que Yorwan arpentait presque tranquillement le couloir, il entendit des bruits de pas précipités. Il songea tout d'abord à Fylik qu'il n'avait toujours pas croisé. Mais c'était trop bruyant, pas assez discret pour n'être que le semi homme. Il fit marche arrière et retourna dans le bureau du général. Il réfléchissait à toute vitesse, si ce n'était pas Fylik, il ne pouvait s'agir que de gardes. La vérité ne fut pas difficile à trouver, ils étaient repérés. Il fallait maintenant trouver un moyen de s'échapper. Il regarda le corps étendu du colonel avec un léger sourire.

-Il fait froid, non ? Un petit feu ne ferait de mal à personne... ou presque.

Tandis que son idée prenait forme, son regard glissa vers la fenêtre et c'est alors qu'il vit Fylik qui s'amusait dehors. Il l'avait finalement trouvé. Il alla ouvrir la fenêtre pour laisser entrer le second voleur.

-On est repérés, il nous reste à peine cinq minutes. Si on allumait un petit feu de joie, on gagnerait un temps précieux ne trouves-tu pas?

Avec vivacité il prit le corps du soldat et le traina hors de la pièce, puis il revint et commenca à éparpiller les documents et à renverser les meubles. Et lorsqu'il jugea le bordel suffisant il commença à dessiner d'étranges signes avec ses mains tout en bredouillant des mots incompréhensibles.
Une trentaine de seconde plus tard il tenait dans le creu de sa main un minuscule dragon à peine plus intelligent qu'une souris qui se mit à cracher des flammes beaucoup plus grandes que lui sur les feuilles qui trainaient par terre.

Le dragons s'évanouit à peine une minute plus tard et Yorwan posa un genou à terre épuisé alors que la pièce commençait à s'embraser.

[HRP]Plaisir partagé Wink

[/HRP]

Une certaine forme de soulagement envahit Fylik lorsqu'il vit Yorwan revenir dans sa direction. Ce dernier posa son regard sur la fenêtre et vint lui ouvrir la fenêtre.
Passant à l'intérieur, Fylik souffla : malgré son poids plume, ce moment passé accroché l'avait plus épuisé qu'il avait pu le croire.

Son compagnon lui résuma rapidement et clairement la situation : malheureusement, les deux voleurs avaient été repérés par la garde et, apparemment, celle-ci comptait lui rendre une petite visite.

"Oui, un p"tit feu ne ferait pas de mal : un bon moyen d'faire du ménage dans tout c'foutoire !

Alors que Yorwan lança un sort pour mettre feu aux documents restants, Fylik se concentra et mit en pratique les exercices qu'on lui avait apprises. Doucement, il envoya quelques bourrasques de vent sur les petites flammes pour les attiser et le feu sembla prendre rapidement.

Le drow semblait épuisé et posa un genou au sol. Fylik posa sa main sur son épaule.

"Allez, il ne faut pas tarder."

Il l'aida à se relever puis, cherchant une issue et jugeant que la fenêtre serait trop dangereuse au vu de la fatigue de son ami, il observa la cheminée d'où l'elfe était entré.

"On va passé par là, je pourrais t'aider à monter, plus qu'en passant par la fenêtre en tout cas."

Le demi-homme s'approcha de la cheminée et attendit que Yorwan soit prêt.

La fatigue frappa douleureusement le drow, il n'était pas un grand magicien et la pratique lui manquait pour ce genre de magie. Enfin le résultat était là, et le feu commençait à devenir trop violent pour rester dans le bureau.

Comme le proposait Fylik, Yorwan s'engagea dans la cheminée. L'escalade n'était pas bien difficile, il suffisait de s'appuyer sur les parois pour s'élever et étant donné que le bureau se trouvait à l'étage, la cheminée restait relativement courte. Il fallu à peine plus de deux minutes aux deux compères pour atteindre le toit.

Le batîment où ils se trouvaient, était relativement centré par rapport à la forteresse. Le mur d'enceinte le plus proche était celui où attendait les gardes. Mais de l'autre côté il y avait peut être bien une issue. L'autre mur était un peu plus éloigné mais en contournant l'espace vide entre le toit et le mur c'était possible.

- Nous pouvons passer par le mur en façe. En espérant qu'il n'y ait personne derrière. Avec le feu, ces braves soldats aurons déjà bien assez à faire.

[HRP] Aucun problème, tu as bien fait [/HRP]

Tandis qu'une partie des gardes restèrent là où on leur avait dit d'être, le petit groupe, composé de quatre soldats, rentra dans la bâtisse pour monter au plus vite dans la direction des deux intrus.
Le plus gradé, un sergent, faisait partie du groupuscule, et menait le groupe. Une part de mépris l'animait : la recrue, cette nouvelle qui, de plus, était une femme, avait découvert l'intrus, alors qu'il aurait mieux fallu qu'elle aille nettoyer les dalles des différentes salles. Le sergent avait une vision très machiste de la vie et ne comprenait pas ce qu'une faible femme venait faire ici. Arrivés à quelques étages en dessous du bureau, il s'adressa aux trois autres soldats.

"Très bien, vous deux, ensemble, toi, avec moi."

Ainsi, Luneil était en groupe avec un jeune soldat, tout aussi nouveau qu'elle, tandis que le sergent avait pris le plus expérimenté. Il avait une idée qui lui permettrait de se mettre en avant et, pourquoi pas, de monter en grade.

"Nous, nous allons passer par l'aile est, vous, continuez de monter par ici : tentez de les arrêter coûte que coûte. D'ailleurs, si vous trouvez un arc, tirez sur eux !"

Sans attendre de réponse, il partit de l'avant.

Secrètement, il espérait tomber sur les voleurs avant elle et, ainsi, avoir tous les mérites.

Les deux groupes s'élancèrent, chacun de leur côté. Le premier groupe, comprenant le sergent gravit rapidement les escaliers de l'aile est où se trouvait le bureau du général. Arrivé là-bas, ils tombèrent sur un feu énorme qui embrasait toute la pièce : les papiers, les documents, le mobilier, tout brûlait. Ils se ruèrent dans une des pièces de l'étage qui était dotée d'une pompe à main. Le moins gradé remplit alors de nombreux seaux tandis que le second s'occupa de Barus qui jonchait le sol.

Quant au second groupe, celui entreprit de grimper jusqu'au toit. En chemin, la recrue se prit les pieds dans les marches et tomba, se foulant la cheville, incapable d'aller plus loin.

"Continuez sans moi ! Arrêtez ces malfrats et prouvez votre valeur..."

Le soldat observa un instant la jeune femme, l'incitant du regard à suivre ses conseils. Il voyait en elle quelqu'un de doué et de fort : elle arriverait à arrêter ces voleurs.

Suivant les ordres du sergent, Luneil s'était lancée avec une autre nouvelle recrue pour grimper dans les hauteurs de la forteresse. Mais dans leur empressement, son camarade qui montait les marches quatre à quatre tomba. Manque de chance, il s'était foulé la cheville et ne pouvait faire un pas de plus. Luneil n'était pas préparée à ce genre de situation. Abandonner le soldat dans cet état ne lui plaisait pas, mais elle ne voulait pas non plus laisser s'enfuir les voleurs.

*Et qu'est-ce que je fais maintenant, moi ?*

Heureusement, il résolu son problème de conscience en lui intimant de poursuivre leur mission. Elle ne se le fit pas dire deux fois et reprit son ascension. Elle déboucha sur le toit et s'arrêta sur le seuil de l'ouverture. Ce devait être glissant avec toute cette pluie. Mais les deux silhouettes qu'elle aperçut plus loin la décidèrent.

Luneil s'élança vers les voleurs, prenant garde à ne pas glisser, et cria :

"Vous, là ! Arrêtez-vous !"

Yorwan dont le visage était toujours caché par sa capuche se retourna au son de la voix du soldat. La petite diversion lui avait laissé moins de temps qu'il n'en avait espéré mais il comptait bien régler le problème et rapidement.

Sans cesser de courir, il attrapa son arc et le banda avec habileté. Il était pressé mais cela ne l'empêchait pas de réagir avec lucidité. Il sortit une flèche et s'arrêta pour viser. Dans son premier temps, il songea à tuer le jeune garde mais à la réflexion, il décida de viser la jambe afin de l'immobiliser. Une fois blessé il ne serait plus une gêne sur ces toit glissants. Lorsque sa décision fut prise il lacha la corde comme on caresse la surface de l'eau, les yeux brillants d'une joie sans aucun doute malsaine.

Malheureusement pour lui, ou plutôt, heureusement pour le garde, les dieux ne semblaient pas vouloir que la flèche atteigne sa cible, aussi un brusque coup de vent la fit légèrement dévier de sa trajectoire. Le soldat n'eut d'ailleurs aucun mal à l'éviter. Yorwan rangea son arc, consient que ce n'était plus une solution appropriée. Le garde était beaucoup trop près d'eux. Il se tourna vers Fylik et murmura :

-Il serait peut être préférable qu'on s'occupe de celui-là, non?

Tout en disant cela il tira ses cimeterres, un dans chaque mains, et commença à les faire danser comme on lui avait appris dans le Magthere, l'académie de guerre des elfes noirs.

Après coup, Luneil se dit qu'elle avait été stupide de les alerter. Mais ce qui était fait était fait. Pourtant, au lieu de prendre la fuite, les deux voleurs s'arrêtèrent. La jeune femme plissa les yeux pour voir ce qu'ils faisaient à travers la pluie.

Le plus grand des deux avait bandé son arc et sa flèche n'allait pas tarder à fuser vers elle. Elle ralentit, comme elle n'avait rien pour se protéger inutile de réduire la distance qui les séparait. Le souffle coupé, elle entendit la flèche passer à côté d'elle et se perdre dans la nuit. La chance était de son côté !

*A mon tour de jouer !*

Luneil n'avait pas pris le temps de récupérer un arc et ne possédait donc qu'une épée et son couteau en acier. Elle s'était de nouveau élancée vers les voleurs mais savait pertinemment qu'au corps à corps elle n'aurait aucune chance à une contre deux.

Dans une foulé, elle se baissa pour tirer son couteau de sa botte et, après un rapide coup d’œil à sa cible, elle lança son arme sur la plus petite des deux silhouettes. Avec l'espace réduit qui les séparait, il y avait bien peu de chance que le voleur esquive et la lame effilée trouverait le chemin de ses côtes.

Il resterait toujours le deuxième voleur, mais le combat serait plus équitable à présent.